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Ford : Le robot qui tua un homme

Dans cet épisode, je vous raconte l’histoire du robot qui tua un homme dans une usine appartenant à Ford. Bonne écoute!

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Description de l’épisode

Le 25 janvier 1979, Robert Williams, un jeune américain alors âgé de 25 ans, a été tué par un robot de production. L’accident a eu lieu dans une usine d’assemblage automobile appartenant à la compagnie Ford Motor située à Flat Rock, une petite ville d’environ 10 000 habitants située dans l’état du Michigan.

Williams était l’un des trois opérateurs du robot, un mastodonte pesant plusieurs tonnes dont la hauteur était équivalente à un édifice de cinq étages. Le bras du robot était conçu pour récupérer des pièces sur les étagères. Ces dernières étaient ensuite déposées dans un chariot pour être déplacées d’une partie de l’usine à l’autre.

Lorsque le robot donnait des lectures d’inventaire erronées, on demandait aux opérateurs de grimper dans les étagères pour récupérer les pièces manuellement. Les opérateurs pouvaient également escalader les étagères pour accélérer la cadence lorsque nécessaire.

Un robot meurtrier

La nuit du 25 janvier 1979, le robot donna une lecture erronée de l’inventaire. Williams a donc été obligé de monter par ses propres moyens pour récupérer les pièces. À mi-chemin, le robot le frappa à la tête par-derrière. Il tomba au sol et fit écraser par le véhicule de transfert, ce qui le tua sur le coup.

Son corps serait resté au sol pendant environ trente minutes, soit jusqu’à ce qu’il soit découvert par des collègues inquiets par sa disparition. Cet accident représente le premier cas documenté d’un humain tué par un robot et malheureusement, ce ne sera pas le dernier.

D’autres cas de de décès liés à des robots

En effet, au cours des 40 dernières années, des dizaines de décès liés à des robots ont été signalés un peu partout dans le monde. La grande majorité d’entre eux ont été causés par des robots industriels, comme celui qui a tué le pauvre Robert Williams.

Par exemple, le 4 juillet 1981, Kenji Urada, un ouvrier de 37 ans, est mort après avoir franchi une barrière de sécurité d’une usine japonaise pour résoudre un problème. Le robot qui devait rester inactif lorsque la barrière était ouverte s’est soudainement remis en marche. Le bras robotisé transperça le corps d’Urada et l’écrasa, ce qui causa son décès.

Le 21 juillet 2009, Ana Maria Vital est entrée dans la « cage » d’un robot d’une usine californienne pour décoincer une boîte. Malheureusement pour elle, le robot l’attrapa et lui broya le torse après l’avoir confondu avec une boîte. Le robot était pourtant équipé de capteurs qui devaient permettre d’éviter ce genre de situation, mais ces derniers ont visiblement échoué dans leur fonction.

Wanda Holbrook, une technicienne de maintenance âgée de 57 ans, a pour sa part été tuée par un robot le 7 juillet 2015 dans une usine d’assemblage automobile du Michigan. Madame Holbrook inspectait les robots inactifs lorsqu’un d’entre eux se mit soudainement en marche et lui asséna un coup mortel au visage. Elle rendit l’âme 40 minutes plus tard.

Toujours en 2015, un homme âgé de seulement 22 ans perdit la vie en installant un robot sur une chaîne de montage d’une usine Volkswagen en Allemagne. Le drame est survenu alors que le jeune technicien mettait en route la machine. Le robot l’aurait alors frappé à la poitrine avant de l’écraser contre une plaque métallique. Bien qu’il ait été réanimé à l’usine, il succomba à ses blessures peu après à l’hôpital.

Les familles entament des poursuites

Dans la plupart des cas, les familles des défunts ont entamé des poursuites contre les entreprises fautives. Le mari endeuillé de Wanda Holbrook a par exemple déposé une plainte en 2017 pour mort injustifiée, accusant cinq sociétés d’ingénierie impliquées dans la construction, les tests et la maintenance du robot.


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Quant à Williams, la succession a poursuivi le fabricant du robot, soit Litton Systems. La plainte alléguait que Litton avait été négligent dans la conception et la fabrication du système et qu’il avait omis d’avertir le défunt des dangers prévisibles liés au travail dans la zone réservée au robot.

10 millions de dollars pour la famille

Dans une décision rendue par un jury en 1983, le tribunal accorda 10 millions de dollars à la succession tout en concluant qu’il n’y avait tout simplement pas assez de mesures de sécurité en place pour empêcher un tel accident de se produire. Litton a finalement conclu un accord avec la succession de Williams pour un montant non divulgué en échange du fait que Litton ne reconnaissait pas sa négligence dans cette affaire.

À la suite du procès, Litton demanda à Ford de l’indemniser et de recouvrer les frais de jugement. Litton allégua que le constructeur automobile n’avait pas formé adéquatement Williams comme recommandé et qu’elle avait permis à ce dernier d’entrer dans la cage sans avoir enclenché le système de verrouillage au préalable.

Comme Litton avait déjà conclu un accord avec la succession de Williams, la Cour d’appel du Michigan rejeta l’action. Cette décision fut ensuite maintenue par la Cour suprême du Michigan.

Sources : 

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